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L'odyssée d'un Colibri
20 février 2020

Jeudi 20 février

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C'est parti !!!

Les journées qui ont précédé notre départ ont été très animées, et le sommeil difficile. On a eu une multitude de petites choses à régler. Rien de grave en soi, mais trop de choses à ne pas oublier. Par exemple, en vrac : laisser notre chat Cyrus aux bons soins de Stéphane, récupérer enfin notre nouvelle trinquette à Frontignan, charger progressivement le bateau en réfléchissant bien à chaque choix de rangement (aussi bien l’encombrante bombonne de pétrole pour le poêle qui servira dès les premiers jours que les palmes, masques et tubas qui ne serviront pas avant longtemps…), ranger un minimum la maison dont le salon sert depuis des semaines de zone de stockage pour les divers bricolages sur le bateau, passer régler la révision complète du moteur, prendre un apéro d’adieux très sympa avec nos voisins Bruno et Françoise (à qui nous sommes infiniment reconnaissants de toute l’aide qu’ils nous ont apportée), faire les courses pour le premier avitaillement, faire un aller-retour à Lyon avec Ulysse pour déposer chez mon frère Jean les affaires qu’on ne veut surtout pas se faire voler (amis cambrioleurs, c’est franchement pas la peine de faire notre maison, il n’y a plus rien de valable), vider et dégivrer frigos et congélateur, lister ce qu’il faut fermer ou laisser ouvert comme vannes et sur le tableau électrique de la maison, continuer à charger le bateau, encore et encore, etc.

Rien que pour faire cesser ce stress et cette surchauffe de nos cerveaux pour ne rien oublier, des pinces à linge aux manilles de secours en passant par les manuels scolaires, on est très pressé de larguer les amarres.

Le vent souffle trop fort mercredi pour notre équipage pas encore amariné, mais il semble intéressant de partir sur la fin de cette zone de vent fort jeudi matin. On décide donc de passer à bord la nuit de mercredi à jeudi (avec un coup de pouce des parents de Brigitte pour laisser ma voiture à la maison et pas sur le parking de Carnon).

Première soirée et nuit hivernale à bord sans histoire, quoiqu’un peu frisquette et humide (condensation) dans la cabine avant où dorment Perrine et Brigitte. Réveil à 5h30 et départ vers 6h sur la pointe des pieds, de nuit, sans tambours ni trompettes, et c’est très bien comme ça.

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Départ matinal de Carnon: Brigitte love nos amarres 

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Ulysse en pied de mat à la sortie du port

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 Premier lever de soleil devant l'Espiguette

Le but du jeu est d’aller vers l’est pour atteindre la limite de la zone qui semble pour quelques jours trop venteuse jusqu’à Toulon. On n’a pas d’objectif plus précis que ça : faire de l’est. Il ne fait pas chaud : 13° à 10h dans la cabine. La chaleur des hot-dogs qu’on avale en guise de déjeuner nous fait le plus grand bien. On avance correctement, surtout entre les Saintes-Maries de la mer et Fos-sur-Mer.

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Ulysse à la barre. Il fait beau, mais pas chaud. L'équipement qui nous semblait si ridicule en l'essayant dans le salon s'avère bien utile.

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Traversée du rail de Fos-sur-mer

L’appui du moteur redevient utile vers Marseille.

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Passage de l'île du Planier devant Marseille

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Ambiance musicale: duo improvisé et (heureusement) très privé de Brigitte et Perrine. Atroce. J'ai hésité à sauter à la mer.

Dès cette première journée de navigation, on vérifie ce qu’on sait de façon un peu théorique à la maison : en hiver, les journées sont courtes et les nuits longues. En fait, à ce moment de l’année, il commence à faire jour à 6h30 et nuit à 18h30. La nuit occupe donc la moitié du temps d’une journée de 24 heures. On le ressent beaucoup plus en navigation (où l’on se fait des journées continues) que dans le rythme de vie quotidien.

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Déjà la nuit (et le froid qui l'accompagne). On s'équipe en conséquence.

On se fait chauffer une paella surgelée/dégelée que l’estomac de Perrine restitue au bout d’une ½ h, premier mal de mer oblige.

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On l’envoie se coucher et Héloïse la suit de près, puis Ulysse (qui insiste pour qu’on le réveille à l’approche de l’arrivée), et Brigitte et moi décidons de poursuivre jusqu’au niveau des îles d’Hyères pour être sûr de ne pas être bloqués par le vent fort prochainement prévu à l’ouest de ce point. On passe le redoutable cap Sicié comme une fleur, mais les choses s’énervent juste après. La traversée de la baie de Toulon se fait sur une mer brusquement assez formée, avec un vent d’ouest aussi soutenu qu’imprévu. Pour soulager le pilote automatique, je reprends la barre. On fonce tout schuss (grand largue, tout dessus), vers la presqu’île de Giens. Je n’ai repéré que sommairement les feux du petit passage entre Giens et Porquerolles : Brigitte se charge de contrôler mon cap. A notre vitesse, peu manœuvrants et dans l’obscurité totale (nuit sans lune), il s’agit de bien viser. Comme prévu, sitôt passé la pointe de la presqu’île, on est abrité des vagues, et partiellement du vent. Sur la recommandation de Bruno qui a eu l’occasion de s’y abriter, on poursuit jusqu’à aller mouiller, pile à 2h du matin, devant la plage de la Badine où il n’y a évidemment aucun autre bateau. Sous de bonnes rafales, avec l’aide d’Ulysse qui sert de transmetteur d’ordre entre l’avant et le cockpit, on mouille dans 5,50 mètres de fond. En faisant une solide marche arrière, je laisse carrément filer 30 mètres de chaîne. Quel bonheur de ne pas avoir à se soucier du rayon d’évitage en fonction d’autres bateaux alentour ! Je rassure Brigitte : malgré le vent qui souffle assez fort, oui, avec l’ancre bien crochée dans le sable et la longueur que j’ai mise, je vais bien dormir. La nuit précédente a été courte et cette journée assez longue : Ulysse, Brigitte et moi allons vite nous coucher vers 2h30.

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