L'odyssée d'un Colibri

Départ le 28/07 à 7h30.

Arrivée le 1/08 à 0h30.

Départ le 29/07 à 8h.

Arrivée (sur bouée) à 12h.

Départ le 26/07 à 12h30 (de conserve avec Yomera).

Arrivée (mouillage Cala Tamarells) le 28/07 à 7h30.

[Maman:]

18 juillet:

Aujourd’hui samedi, tout le monde émerge tranquillement.

Nous allons vers 10h au marché aux poissons avec les filles. Nous achetons un kilo de petits poissons rouges dont on ne connait toujours pas le nom mais que nous avons déjà goûtés, ainsi que des fruits et légumes.

Fred part en quête de nouveaux jerrycans car le gars de la station de Syracuse nous a mis de l’essence et non du gasoil dans ceux que nous avions.

Le poignet d’Héloïse m’inquiète un peu car il est toujours très enflé et douloureux et je crains une fracture. Je décide de demander un avis par téléphone en appelant notre médecin traitant en France. Il pense également à une fracture et me conseille de passer une radio. Comme le gars de la voiture n’est pas venu la récupérer, on part vers 13h aux urgences de l’hôpital de Trapani en laissant Ulysse et Perrine sur le bateau.

A notre arrivée, il y a peu de monde aux urgences.

Salle d'attente des urgences de l'hôpital de Trapani:

Tant mieux ! Héloïse est prise en charge rapidement, les échanges avec le personnel soignant se font en anglais et avec l’application Google Traduction. Elle passe une radio qui confirme une petite fracture au niveau du radius. Le médecin m’explique qu’il va lui mettre une attelle provisoire et qu’il faut qu’on revienne demain à 8h pour voir le chirurgien orthopédique qui lui mettra le plâtre. On repart donc 2h plus tard avec notre éclopée, Fred ayant patienté seul dans la salle d’attente. Petit repas rapide, sieste, balade dans la ville et notre dernier apéro en Sicile clôturent cette journée.

Bilan de notre séjour en Sicile :

Les médias français ont véhiculé beaucoup de choses négatives sur le système de santé en Italie, notamment qu’il était complètement désuet en Calabre et Sicile, et j’avoue que j’étais un peu inquiète d’emmener ma fille aux urgences d’un petit hôpital sicilien. Il s’avère que les urgences de l’hôpital de Trapani sont équivalentes à celles en France : tout est informatisé, l’accueil/triage est très bien organisé et le personnel est très compétent et adorable. Je leur adresse donc un grand merci pour la prise en charge de ma fille.

Nous partons demain de la Sicile et c’est avec un petit pincement au cœur que nous allons quitter cette île. Les Siciliens nous ont toujours très bien accueillis, ce sont des personnes généreuses. Le fait de voyager en famille avec trois enfants est également un avantage car l’esprit de famille en Italie  est très important. Nous avons fait de belles rencontres et je me suis souvent sentie comme à la maison. Bien sûr, la Sicile a un gros souci avec le ramassage des ordures et ils parlent fort mais elle mérite qu’on y aille et qu’on y passe du temps.

[Ulysse:]

19 juillet:

Ce matin, on se prépare à partir pour la Sardaigne, les parents emmènent Héloïse à l’hôpital pour lui poser son plâtre. Une fois revenue au bateau, personne n’a pu s’empêcher de la charrier. Après une matinée peu intéressante, on demande à Maurizio (un gars de la capitainerie) de signer le plâtre et nous mettons les voiles avant même d’avoir mangé.

Arrivederci, Trapani!

La météo annonçait du 15 nœuds dans les risées au bon plein. Le ciel nous offre un beau soleil et quasiment aucun nuage. On sort toutes les voiles et on commence à tracer dans 5/6 nœuds.

Les vagues ne nous ralentissent pas du tout mais le vent est très irrégulier, il passe régulièrement de 12 à 18 nœuds. On n'arrête pas de réduire puis de renvoyer de la toile.

Un groupe de dauphins vient encore nager et jouer à l'avant du bateau. Comme souvent quand il y a de l'air et qu'on avance bien, ils restent assez longtemps avec nous en faisant de jolies cabrioles dans les vagues.

Après avoir bien avancé tout l’après-midi, le vent est tombé peu de temps après que le soleil se soit couché.

Perrine trouve que Papa est trop mal coiffé et improvise un atelier coiffure:

En début de nuit, Papa vient tous nous chercher dans nos cabines pour observer la comète Neowise. En pleine mer, sans aucune pollution lumineuse, on la voit super bien.

20 juillet:

Durant la nuit, Papa a laissé les voiles jusqu’à 1h du matin, puis il a allumé le moteur après avoir roulé les voiles. Il avait calculé le temps qu’on mettrait si on avançait à une moyenne de 4,5 nœuds (en faisant beaucoup de moteur), sauf qu’on avait tracé beaucoup plus vite tout l’après-midi d’hier et que l’horaire auquel on arriverait n’était pas bon. Nous avions donc à choisir entre soit s’arrêter en pleine mer pour ralentir le bateau, soit continuer et arriver de nuit dans un mouillage que nous ne connaissions pas. Au début, nous avons éteint le moteur pour le refroidir pendant que nous décidions que faire. Vu que le mouillage avait l’air grand et que les fonds étaient sableux, on a décidé de tenter de prendre ce mouillage de nuit et de partir de l’autre côté de la baie de Cagliari en cas d’un quelconque problème.

On a donc rallumé le moteur et nous avons repris notre cap initial. Vers 12h00, on a sorti les voiles mais nous n’avons pas éteint le moteur. J’aide Maman à préparer une purée de pommes de terre pour le déjeuner. Vers 16h00, le vent fraichît et monte jusqu’à 13 nœuds au grand-largue, assez pour continuer d’avancer sans le moteur. On a continué d’avancer à la voile jusqu’à 20h00, où le vent a rebaissé.  Vers minuit, je vais aider pour le mouillage. Nous décidons de nous mettre à proximité d’un ketch et on mouille à 6 m de profondeur. Après avoir bien vérifié que nous étions bien accrochés, tout le monde part se coucher.

21 juillet:

Après une bonne nuit de sommeil, tout le monde peut enfin voir à quoi ressemble l’endroit où nous avons mouillé. C’est une petite baie avec une eau turquoise, trois grandes plages de sable blanc et pratiquement aucune habitation à part au niveau du minuscule port.

Avant d'aller sur la plage, on enveloppe le bras cassé d'Héloïse avec du sac poubelle pour limiter les entrées d'eau sous son plâtre:

Après le petit déjeuner, on vérifie que notre ancre est bien enfouie, puis on gonfle l’annexe et on part sur la plage qui semble la plus déserte et tranquille. On prend le chenal et on la dépose sur la plage. C’était magnifique. Mais évidemment quand on peut prendre de belles photos, on oublie l’appareil photo. Après avoir profité de la plage, on rentre au bateau pour déjeuner. Après ce repas, nous n’avions plus rien à manger à part des chips ou des gâteaux  apéro [note de Maman : il ne faut pas exagérer, il nous restait presque deux repas complets grâce aux conserves]. Suite à une petite sieste, on retourne à la plage (en prenant de quoi faire des photos).

La plage déserte (à part notre annexe et nous):

On y reste jusqu’à 18h00. Une fois au bateau, on fait un point météo et on décide partir demain vers 4h00 pour éviter un petit coup de vent prévu jeudi, samedi et dimanche. On se prépare donc à partir pour Carloforte tôt dans la matinée. Après avoir grignoté un petit repas, tout le monde part se coucher.

[Maman:]

22 juillet:

A minuit, le mouillage étant assez rouleur car le vent est plutôt du thermique et à l’inverse de la houle qui rentre un peu dans la baie,  Fred qui n’arrive pas trop à dormir décide de partir pour Carloforte plus tôt que prévu. Ulysse et moi aidons pour relever l’ancre, les filles continuent de dormir malgré tout le bruit, j’observe la comète de Néowise aux jumelles avant de me recoucher et Fred assure le début de la navigation.

Je prends le relais vers 5h, nous sommes toujours dans la baie de Cagliari (elle est relativement longue à traverser d’est en ouest).

Quelques pêcheurs et bouées m’occupent bien jusqu’au lever du soleil, le vent rentre assez pour que je puisse hisser la grande voile mais seulement pour 30 minutes. Ulysse et Héloïse se réveillent vers 7h30. Héloïse décide de mettre le fil de traine pour pêcher du maquereau mais laisse tomber au bout de 20 minutes car ça ne mord pas !

Et puis c'est épuisant, la pêche:

Vers 9h, nous quittons enfin cette baie et continuons notre navigation mixte ou alternée voiles/moteur dans pas mal de configurations différentes : très grand largue sous une amure ou l’autre, voiles en ciseaux…

Héloïse, malgré son plâtre, nous prépare une salade pour le déjeuner.

Nous continuons sous voiles seules jusqu’au bout au vent arrière puis grand largue jusqu’à Carloforte où nous arrivons à 16h30.

Au sud de l'île d'Antioco, nous retrouvons l'épave du cargo qu'on avait repéré au mois de mars. Un gros chantier est en place pour le retirer de là:

Nous retrouvons le port que nous avions connu en mars, en plus animé mais malgré tout relativement calme pour une fin de mois de juillet. Nous terminons cette journée par un repas de très bonnes pizzas que nous avions déjà testées au printemps avec Christine et Thierry du cata Éole (ils sont arrivés en Grèce depuis quelques jours et nous leur souhaitons bon vent), puis dodo pour tout le monde. Je crois que je me suis endormie la première en moins de 3 minutes !

22/07: départ du mouillage de Villasimius à 0h, arrivée à Carloforte (Marine Sifredi) à 16h30.

Départ de Moorings Trapani le 20/07 à 12h00.

Arrivée au mouillage devant Villasimius le 21/07 en fin de soirée (minuit).

Ce matin, nous partons pour la cathédrale de Monreale, à 1h30 de Trapani. Une fois tout le monde réveillé, un gars nous amène la voiture que nous avions "réservée", voici comment ça s’est passé :

Après avoir garé la voiture, il nous passe les clés de voiture, nous dit que pour les papiers nous les ferions au retour et qu’en cas d’accident ou de problèmes avec la police, il fallait qu’on appelle la capitainerie. Nous ne savions pas si la voiture était assurée et le mec n’avait même pas vérifié si Papa avait le permis, bref à la sicilienne quoi ! La voiture, quant à elle, n’était pas une voiture de location mais une voiture de garage, un véhicule de courtoisie sans doute. 

Malgré tout, nous l’avons prise et nous sommes partis en nous disant qu’il faudrait faire gaffe.

Une fois  sur l’autoroute, nous avons roulé 1h avant de sortir et entamer une demi-heure de route dans les montagnes. Une fois à Monreale, nous n’avons pas eu de mal à trouver la cathédrale et un endroit où nous garer. Nous avons donc commencé la visite de la cathédrale, elle était mélangée entre le style byzantin et baroque. Sur les murs, une grande et magnifique fresque en mosaïque racontant toute l’histoire de la Bible était représentée. Et dans les recoins, nous avons vu des petites chapelles dans le style baroque. Dans les chapelles, les colonnes étaient enroulées sur elles-mêmes, tout était minutieusement taillé dans le marbre de couleur blanc, noir et rouge.

[Maman:]

Nous avons ensuite visité le musée avant de grimper sur les terrasses qui font tout le tour de la cathédrale  et qui nous ont permis d’avoir un  beau point de vue sur le cloître et sur Palerme.

Nous avons terminé notre visite par le cloître, très bien conservé, avec chaque colonne taillée par un « maître » qui représente une histoire avec des personnages ou des animaux.

Nous avons déjeuné dans une trattoria de succulentes pizzas pas bien chères qui nous ont bien remplies l’estomac. A la fin du repas je propose d’aller visiter Palerme mais je me retrouve face à un manque de motivation de tout le monde : Ulysse « tu veux encore visiter une église ! », Perrine « il va falloir marcher beaucoup ? », Héloïse « j’ai mal au poignet ! » et Fred « le gars de la marina m’a dit qu’il y avait eu de gros orages sur Palerme et que certaines routes étaient coupées ! ».Bref, je persiste et gagne ! Tout le monde à Palerme, ce n’est qu’à 10 minutes en voiture. Nous trouvons un parking pas très loin du centre après une conduite dans Palerme à la Mario Kart, dixit Fred.

Notre balade nous amène au Palais des Normands (siège du parlement sicilien) que nous ne visitons pas car le prix est vraiment excessif pour nous cinq.

Nous marchons jusqu’à la cathédrale de Palerme qui est un mélange architectural curieux de type arabo-normand.

L’intérieur est de style baroque sicilien, style qui plait peu à Fred mais beaucoup à Perrine : plus c’est chargé et kitsch, plus elle est contente. Ici comme à Monreale, il ne manque plus selon elle qu’un saupoudrage de paillettes pour que ce soit parfait.

Pendant que nous sommes là à visiter cette cathédrale, Grand-Père est en train de se faire opérer. Nous avons tous une grosse pensée pour lui. Héloïse a la bonne idée de proposer d’allumer un cierge pour qu’il se rétablisse vite et bien.

En regagnant la voiture, on passe à côté d’un quartier bloqué par la police à cause des grosses inondations d’hier (les plus importantes depuis 2002 parait-il).

Retour vers Trapani sans problème, sauf qu’en entrant dans la ville, l’accélérateur de la voiture ne répond plus que par des petits cahots sans plus délivrer la moindre puissance. On commence par penser à une panne sèche puisque le voyant de la jauge ne semble pas fonctionner, et on s’arrête comme on peut devant un garage. En fait, 10 minutes plus tard, après avoir un peu refroidi, le moteur semble vouloir re-fonctionner correctement et nous rentrons au bateau sans plus d’histoires.

Deux messages de Lucile nous ont un peu rassurés quant à l’opération subie par Grand-Père : le chirurgien semble satisfait du résultat.

Ce matin, nous avons cherché une location de voiture pour visiter Ségeste et Palerme. Nous avons donc appelé une agence de location qui nous a dit qu’elle n’avait plus de voiture à louer. Nous avons ensuite demandé au gérant de la marina s’il y avait d’autres agences de location et il nous a répondu qu’il allait essayer de trouver une solution. Grâce à lui, nous obtenons une petite Toyota Yaris pour 30€ la journée. La voiture n’avait pas vraiment une tête de voiture d’agence de location : un vieux siège bébé traîne dans le coffre, il faut coincer une pièce de 20 centimes pour bloquer le bouton de la climatisation,… Nous avons alors imaginé sa discussion au téléphone :

« Héé, salut Fernando, dit-moi, t’as toujours ta Toyota dans ton garage ?… Oui, alors ça te dirait de la louer pendant une journée ? T’as 20€  à te faire… »

Bon, ce n’était pas une voiture de rêve mais elle nous permettait déjà d’aller là où nous voulions aller. Nous sommes donc partis pour le site archéologique de Ségeste, à 40 km de Trapani. Une fois là-bas, on s’est garé dans le parking puis nous avons pris le bus jusqu’au site. Le cadre du site était très sympa, perdu dans la campagne et avec des paysages magnifiques. Nous avons commencé par visiter un temple grec dont la construction n’avait pas été achevée.

Nous y avons rencontré une famille française avec laquelle nous avons discuté pendant une demi-heure. Ils nous ont conseillé une source d’eau chaude proche des thermes de Ségeste. Pendant que nous discutions, Héloïse s’amusait à se balancer d’un arbre et est tombée. Le site se trouvant sur une colline, elle a roulé sur une pente et s’est tordu le poignet qui a commencé à enfler. On est donc retourné au niveau des tickets pour demander s’ils n’avaient pas de la glace. Heureusement, ils en avaient et Maman a bloqué la glace sur son poignet avec une écharpe.

Nous sommes ensuite partis visiter un théâtre grec. Sur la route pour monter sur la colline où se situait le théâtre, nous avons eu la chance d’apercevoir une course-poursuite et un combat entre un lézard et une longue vipère noire. La vipère a réussi à attraper le lézard, qui, à force de se débattre, a finalement réussi à s’échapper.

Du théâtre, nous avions un super point de vue et le théâtre était extrêmement bien conservé.

Nous avons ensuite repris la voiture pour aller manger dans l’un des villages alentour. Après un bref repas, nous sommes repartis pour les sources chaudes que nous avaient conseillées les français. Nous avons d’abord eu du mal à trouver comment y accéder à pied, puis des gens sont arrivés et ont traversé la rivière. Nous avons fait comme eux et nous avons trouvé : c’était une grande mare d’eau chauffée grâce au souffre à une température de 42°. Maman a trouvé l’eau trop chaude et n’a pas voulu se baigner tandis que Papa a dit qu’il avait la flemme de se changer. Nous (les enfants) avons bien aimé ces sources chaudes, on aurait vraiment dit un bain naturel. En voulant sortir de la mare, Héloïse est encore tombé en glissant sur les cailloux, c’était décidemment pas son jour !

Après ces sources chaudes, nous sommes partis nous rafraîchir dans la mer en nous rapprochant de Trapani. La plage n’avait rien d’extraordinaire, nous y sommes restés une petite heure avant de rentrer. Perrine se met à danser toute seule sur la musique d'une plage privée en se perchant sur un bloc de béton à fleur d'eau où les vagues se fracassent. Elle se fait rappeler à l'ordre par un "sauveteur" surveillant de plage qui lui demande en rigolant de descendre de là.

Une fois au port, le gars de la marina nous a dit que nous ne pourrions pas avoir cette voiture demain mais que nous pourrions avoir une autre voiture mais qu’elle n’aurait pas la climatisation. Nous avons quand même accepté de réserver cette autre voiture. Une fois tout le monde lavé, nous avons mangé puis nous nous sommes couchés.   

Etant actuellement très préoccupé par l'état de santé inquiétant de mon père, il me devient trop difficile de continuer à écrire ce journal de bord comme si de rien n'était. Je me mets donc en veille pour un délai que j'espère le plus court possible (jusqu'à ce que nous soyons un minimum rassurés).

Ulysse qui n'avait rien écrit depuis cet hiver accepte de continuer quelque temps à ma place et à sa façon sur son onglet "journal de voyage d'Ulysse".

A bientôt.