Vendredi 21 février
Vers 8h30, je me réveille et allume le poêle à pétrole pour réchauffer un peu la cabine et attend que la famille émerge progressivement. Nous découvrons l’environnement de ce mouillage provisoire. Pas spécialement joli, mais bon abri de l’ouest.
Après vérification de la météo, on décide d’enchaîner directement avec la traversée vers la Corse (par exemple vers Ajaccio que toute la famille aime bien), car notre route suit plus ou moins la bordure d’une zone de vent assez sympathique : en gros, si on veut moins de vent, on appuie sur la gauche vers l’est, si on en veut plus, on met un peu d’ouest. Voilà pour la théorie. On lève l’ancre vers 10h30 et on fait le crochet par le port de Porquerolles pour refaire un plein de carburant. En s’approchant, on constate que le quai de la station-service est en travaux. On doit s’amarrer provisoirement sur un ponton visiteurs désert et faire le plein en faisant l’aller-retour en marchant jusqu’à la pompe avec nos jerricans. 1,77 € le litre ! Pas de morte saison sur les tarifs ici… Avec tout ça, on ne sort du port de Porquerolles qu’à midi.
Départ de Porquerolles. Ulysse à la barre pendant que Brigitte nettoie les 3 gouttes de gazole tombées sur le pont.
Ulysse et Perrine préparent des sandwiches à tout l’équipage.
Entre le cap Mèdes et Port Cros, les filles vont se coucher. Ulysse et moi expérimentons la manœuvre permettant de hisser notre nouvelle trinquette : établir l’étai largable, sortir la voile, l’amurer sur l’étai, préparer les écoutes en les passant entre bas-haubans et galhaubans,… On s’amuse une petite demi-heure et on range tout, vu que le vent n’est de toute façon pas assez fort pour rendre cette voile utile pour l’instant.
Excellentes conditions au départ, mais ça ne va pas durer.
Sitôt dégagé de la zone des îles, une mauvaise houle s’installe, suite du coup de vent d’ouest récent. Pas de déferlantes, mais bien creusée (environ 1,50m), et sans avoir assez de vent pour stabiliser le bateau. Les voiles d’abord établies normalement fasseyent à tout va. On essaie plusieurs configurations, mais rien à faire : au lieu de fatiguer les voiles pour rien, on finit par n’avancer qu’au moteur pendant quelque temps, à sec de toile. A force d’être ballotés, Brigitte et Perrine ont le mal de mer… Le froid ne doit pas aider.
Perrine et son meilleur ami du moment: le "saladier à vomi"
Nos premiers dauphins viennent jouer avec l’étrave vers 17h. Ils ne sont que cinq, mais très joueurs, et nous accompagnent un long moment.
Vers 19h, l’équipage se divise en deux catégories : d’une part les malades qui attendent que ça passe en restant allongées sur leur couchette, et d’autre part Héloïse, Ulysse et moi qui passons une agréable soirée dans le cockpit malgré cette navigation peu intéressante en nous improvisant un apéro dinatoire de bric et de broc, puis en observant les constellations et en en imaginant d’autres. Chacun la sienne ! Ulysse nous propose une « constellation de la vache » très convaincante.
A partir de 21h, le vent attendu entre enfin et nous permet d’éteindre le moteur. Brigitte restant momentanément indisponible, une longue nuit de veille de 12 heures (arghh) se profile pour Ulysse et moi.