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L'odyssée d'un Colibri
14 mars 2020

Samedi 14 mars

Fin de l’histoire, provisoirement ou pas.

Nous sommes atterrés, écœurés, tristes, déçus et presqu’incrédules face à la situation qui nous est tombée dessus et qui nous contraint aujourd’hui à prendre une décision radicale : la seule chose à faire est de rentrer à la maison. Hier encore, nous n’envisagions absolument pas cette option. Mais toutes les informations que nous parvenons à glaner vont dans le même sens. Après les mesures drastiques de confinement en Italie, la Grèce a toutes les (mal)chances de suivre le même chemin. L’objet de ce voyage était de découvrir de nouveaux endroits, de visiter, de rencontrer des gens…

Pour une durée indéterminée, rien de tout cela n’est plus possible. La seule perspective que nous avons, en Italie comme en Grèce, est d’être littéralement emprisonnés à bord à chaque escale, au mouillage comme au port, et d’accumuler les complications administratives. Ce serait déjà difficile à vivre en naviguant seul avec Brigitte. Raisonnablement, nous ne pouvons pas faire subir un truc pareil aux enfants –encore une fois, pour une durée totalement inconnue. La décision s’est prise difficilement, vers midi, dans la douleur et les larmes. Tout l’investissement moral et le relatif sacrifice financier pour réaliser ce projet, les difficultés d’organisation progressivement réglées dans tous les domaines, nos espoirs et nos rêves, tout simplement… Tout cela, balayé si vite, c’est dur.

Nous pensions avoir tout envisagé et aurions sans doute mieux accepté d’avoir à renoncer si l’on avait subi une avarie quelconque, si l’un de nous s’était blessé, si un des membres de nos familles était tombé gravement malade ou même si l’on en avait finalement eu marre de vivre longtemps sur le bateau. Mais non, rien de tout ça. Nous nous sommes souvent régalés en navigation malgré des conditions parfois un peu rudes. Nous commençons tout juste à prendre un vrai rythme de croisière/voyage. Non seulement nous n’avons rien cassé, mais nous avons pu vérifier que nous avons un bon bateau, sain et rassurant dans toutes les conditions. Nos familles vont bien. Nous ne nous sommes pas blessés et ne sommes même pas tombés malades alors qu’il faisait sacrément froid au début.

Jamais je n’aurais cru devoir écrire sérieusement que nous devions rentrer pour cause de pandémie mondiale. Mais c’est ainsi.

Le gars de la capitainerie doit nous arranger le coup pour que l’on puisse faire le plein de gazole demain matin. Nous partirons dans la foulée si la météo satisfaisante se confirme. En principe, nous chercherons à remonter le plus au nord possible de la côte est de la Sardaigne, ou peut-être jusqu’en Corse si les conditions sont favorables.

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